Dans le paysage provençal, avec souvent la réputation d’une mauvaise herbe, on la voit se balancer au vent sur les berges des rivières, le long des fossés au bord des routes ou, alignée en haie, aux limites des champs.
Sans elle, le monde musical ne serait pas ce qu’il est et tous les instruments à anche seraient muets. Car c’est dans l’épaisseur de sa tige creuse qu’on taille justement cette lamelle appelée anche dont la vibration fera le son des clarinettes et des saxophones, des hautbois et des bassons : un petit bout de canne pour les arabesques lumineuses de Charlie Parker… De quoi méditer, en pensant au nez de Cléopâtre, la disproportion de la cause et de l’effet. Son nom botanique est Arundo Donax et c’est une plante herbacée de la vaste famille des graminées. Elle pousse dans les pays à la chaleur tempérée et principalement autour de la Méditerranée où, depuis l’Antiquité, elle sert à la calligraphie, à l’architecture, à la vannerie et à la musique. Mais partout on l’appelle « Canne de Provence » car c’est dans cette région de la France, et plus précisément dans le Var, qu’elle a trouvé la terre propice à l’expression de son génie musical en produisant une matière sans égale et d’une nature encore mystérieuse... »